Je jouai avec mon stylo, le roulant entre mes doigts. Je détestai être enfermée dans ce bureau, je voulais aller sur le terrain, moi. Esmée m'avait dit qu'elle avait une « mission spéciale » pour moi. Je n'étais pas certaine de vouloir prendre ce défi, mais elle m'avait garanti que j'étais la personne pour ce travail. J'attendais donc qu'elle vienne m'expliquer tout ça. Je commençai à gribouiller, le visage appuyé sur ma paume de main. Elle ne tarda pas à passer le cadre de porte, sourire espiègle au visage. Je arquai un sourcil, qu'est-ce que j'avais accepté comme travail ? Elle avait l'air trop fière d'avoir trouvé quelqu'un pour s'occuper du sale boulot. Car, en effet, il devait s'agir d'un sale boulot. « Alors tu me dis de quoi il s'agit ? » Je roulai les yeux. Elle allait cracher le morceau où non. J'avais vraiment l'impression de mettre faite avoir et j'avais plutôt hâte d'en finir. Elle croisa ses doigts devant elle pour commencer à parler et j'avalai difficilement ma valise. Mon défunt fiancé avait l'habitude de faire ça, ce mouvement. Ça m'avait frappé de plein fouet. Je ne laissai rien paraître et Esmée commença son récit. « Alors, disons qu'on a une tête de mule. Il ne veut absolument pas se trouver ici et il ne gêne pas pour semer la pagaille. On voudra que tu t'occupes de lui, t'es la meilleure pour ça. » Je hochai la tête sans vraiment réaliser, puis je compris de qui il s'agissait. Je me penchai sur le bureau qui nous séparait. « Attends, ce mec, c'est Radez ? Tout le monde parle de lui ! Et pas en bien ! » Je arquai les sourcils. C'était une vraie blague ! Elle me fit sa petite moue et je roulai les yeux. « T'inquiète, je vais le faire.. » Elle me donna le numéro de chambre et me remercia encore une fois. Je soupirai longuement. Au moins, ça m'éviterait de penser à Damian. Je mémorisai le numéro de chambre et pliais le papier pour le glisser dans ma poche. Je vérifiai mon reflet une première et dernière fois dans le miroir avant de partir en direction des dortoirs. Je saluai quelques bénévoles, ils paraissaient tous très étonnés de voir en ce jour de semaine. Je faisais comme si je ne voyais rien. Personne n'était au courant pour mes fiançailles et encore moi pour la mort de mon fiancé et je tenais à ce que ça reste ainsi. Je parcourais la distance entre les bureaux et les dortoirs sans grand entrain. Ce qui m'attendait n'avait pas trop l'air amusant. Comme ma soeur, j'étais contre le fait qu'il y ait des « criminels » sur le camp. Après tout, le camp Larez était un camp bénévole et j'étais d'avis qu'aucune personne ne devrait être forcée d'aider ou de se trouver ici. Personne ne devrait le faire sous la contrainte, ça fait perte toute la beauté du travail que nous effectuons ici. Je pénétrai dans le dortoir des hommes et remarquai tout de suite le dortoir vide. C'était normal vu l'heure, ils étaient tous partis au travail. Je me pris à espérer que par un quelconque miracle, le Radez se serait présenté au bus pour se rendre au chantier. Je grimpai donc les escaliers quatre à quatre pour chercher la chambre désirée. Je ne tardai pas à tomber dessus. Je poussai délicatement la porte et ne fus pas le moindrement étonnée, quoique déçue, de voir une masse endormie sur le lit du fond. Je me mordis la lèvre inférieure avant d'entrer dans la petite chambre et me rendis jusqu'au lit occupé. Je posai mes mains sur l'épaule de l'homme endormi et le secouai doucement pour le réveiller. « Allez, on se lève ! » Je me reculai légèrement pour laisser un peu de place à l'inconnu pour qu'il se réveille. Lorsqu'il se retourna vers moi, quelques secondes plus tard, je crus que mon coeur allait arrêter. Merde. Merde. MERDE. Vous voyez, on a beau prétendre que je suis parfaite, je suis très loin de l'être. Je déglutis en reconnaissant le visage de celui qui se tenait devant moi, celui que j'évitai depuis déjà un bon moment. Lorsque j'étais encore fiancée, j'avais eu une dispute avec Damian et étais venue me réfugier au camp. Esmée était introuvable alors je m'étais attelée au travail, mais pas bien longtemps. J'étais furieuse contre mon fiancé et j'étais tombée sur ce mec. Littéralement tombée. J'avais trébuché et il m'avait servi de coussin amortisseur. Je m'étais excusée mille et une fois et alors il s'était passé quelque chose. Il avait rigolé de mes maladroites excuses avant de me voler un long baiser. Je ne sais pas ce qui m'avait pris de répondre à son baiser, mais je l'avais fait. Et je l'avais laissé faire encore plus. Résultat des courses : la plus grande culpabilité du monde. Je m'étais donc mise à éviter ce magnifique blondinet à chaque fois que je venais au camp. Et voilà que j'étais attitrée à sa surveillance. C'était lui le mec qui causait tous les problèmes. Je continuai de le fixer. Il y avait un léger malaise. Je me relevai d'un bond, nerveuse. Je tripotai mes doigts un instant avant de prendre la parole. « Eumh... Je crois qu'il faut qu'on parle... »

« RADEZ!! » On me secouait dans tous les sens et on me hurlait mon nom dans les oreilles. Je dormais dure de dure. Je ne voulais pas me réveillé, il était encore trop tôt. JE restais allongé sur le lit sans trop bouger. Vous savez, quand on me cherche, je suis très facilement trouvable. Voyant que je ne faisais rien, ils s'étaient mit trois pour me brassé. Je finis sur le sol et tous les trois se reculèrent les yeux rond. Je grognai plaçant mes mains sur le sol. Je me plaçai sur mes orteilles avant de poser un genou à terre. Je redressai le haut de mon corps avant de me craquer les cou de gauche à droite. Je me redressai sur mes pieds fixant le mur face à moi. Tout en serrant les dents, je m'étais retournai vers eux le regard noir. Un quatrieme entra dans la pièce poussant les trois autres. « Grouilles-toi Radez! Faut y aller. » Sur ce, je m'étais retourner sans les regarder. Tous les quatre sortirent en fermant la porte. Instalé sur le lit, j'avais enfillé une chemise et sortit de la chambre. J'attrapai une veste basculant la capuche sur ma tête. J'étais sauté dans le bus m'installant dans le fond. Durant tout le trajet, personne n'osaient me regarder. Moi je ne faisais que regarder dehors. Cette journée n'avait pas été des plus agréable à vivre. Arrivé à destination, j'étais le premier à débarqué. J'avais fait la dure à tout le monde cette journée. Je n'étais très adorable comme mon visage le faisait croire. Baraqué comme un frigidaire deux portes, Jurlio s'était approché de moi et m'avait poussé pendant que j'étais en train de travailler. J'avais tout de même gardé le silence et m'était redressé le dos droit. Je levai les yeux vers lui sans pour autant réaglir. Il avait l'un de ses oeil au beurre noir. J'eus un léger sourire amusé. « T'aurais pas du me toucher Radez! » Bon, faut que je vous raconte l'histoire. Tout à commencé à la cafeteria. J'étais assis seule à une table et ce Julio voulaut la table en question. Je l'avais frappé de ma main fermé. Ça avait fait en sorte que tout le monde se mettent à se battre. Tout ça à cause de moi. Je l'avais mit chao sans qu'il ne réussise à me toucher. Ce jour là, hier pour être précis, il se trouvait face à moi et avait décidé de me frapper en plein visage. Je reculai de quelques pas avant que ses moutons ne m'attrappe. Il m'avait prit comme punching bag. Bien sûr, ça faisait un mal fou, mais j'endurais sans lui donner ce qu'il voulait, c'est à dire, mes cris. Après une grande respiration, je lui avait balançé un coup de pied là où ça fait mal et j'étais rentré au camp le nez cassé et des bleus au torse. J'avais passé la soirée à boire tranquille dans un bar. Quand j'étais rentré, j'étais seul debout. Tout le monde dormait. Balançant de gauche à droite, j'étais entré dans la chambre où je dormais et retirant ma veste et ma chemise, je me laissai tomber contre le lit m'endormant. J'avais passé la nuit à dormir comme une pierre. Que même en plein milieu de la nut, deux à trois heures plus tard, ceux de ma chambre s'étaient lever pour se prendre une cuite à leur tour. il avait fait tombé plpein de chose sans que je me réveille. Tôt ce matin ils étaient tous partient sans me déranger. Ils m'ont tous laissé dormir. J'avais un bras et une jambe à l'extérieur du lit, j'étais à moitié couvert des couverture et mon oreiller taché de sang. Une heure, peut-être deux heures plus tard, je me sentis secoué et une voix féminine retentiré « Allez, on se lève ! » Rare était les fois qu'une fille allait rentré dans ma chambre de cette façon. Je m'étais dit que ce devait être l'une des filles de monsieur Larez. Je poussai un soupire ouvrant les yeux. Je posai mes mains sur le matelas me redressant soupirant à nouveau. Je tournai la tête vers elle. J'haussai rapidement un sourcil. Hein? Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ici. C'est Maritza. C'est la fille de Larez ? Alors là je suis dans le pétrin. Moi qui croyait que ce serait Esmerlda. Je restai droit la voyant jouer avec ses doigts. Je me penchai vers l'avant posant mes coudes contre mes genoux. Je grommaçai baissant les yeux vers mon nez. « Tu.. veux qu'on... parle... » J'avais divisé ma phrase en trois en grimmaçant à cause de mon nez. « De quoi ? Ça fait quoi, des mois que tu m'as pas dit un mot. Pourquoi maintenant? »

« Allez, on se lève ! » Mes mains posées sur l'épaule du jeune homme endormi, je secouai doucement celui-ci pour le réveiller. Je l'entendis pousser un long soupir et une sourire apparut sur mon visage. Première mission accomplie, il était réveillé. Il se releva tranquillement avant de se retourner vers moi et j'eus l'herbe coupée sous le pied en reconnaissant ce jeune homme qui n'était plus un inconnu. Je n'arrivai pas le croire. Ce Radez, c'était ce mec avait qui j'avais eu une aventure. Ce mec qui m'avait alors semblé super, mais qu'il semblait-il, était plus un troublemaker. Ah mince, je n'arrivai pas à le croire. Je le fixai un instant, ne sachant pas du tout comment réagir à la situation. Vous êtes vous déjà retrouvée devant votre amant d'une nuit, celui que vous évitez comme la peste depuis un très long moment ? Je remarquai tout de suite l'incompréhension dans ses yeux. Parce qu'il venait de réaliser qui j'étais ? Qu'il ne comprenait pas ce que je faisais là ? Ou peut-être ces deux réponses combinées, qui sait. Comment pourrais-je m'occuper de son cas alors qu'il en connaissait déjà très long sur moi, enfin, sur mon anatomie. Un léger malaise se posa entre nous. Je tripotai nerveusement mes doigts avant de me décider à parler. « Eumh... Je crois qu'il faut qu'on parle... » C'était plutôt stupide de dire ça alors que c'est moi qui l'évitait. Je m'assieds sur le lit d'en face alors qu'il accotait ses coudes sur ses genoux. Il s'était apparemment battu, vu son nez cassé. Mais, passons pour l'instant. « Tu.. veux qu'on... parle... » Il grimaça, serrant la mâchoire, sûrement à cause de sa blessure au nez. « De quoi ? Ça fait quoi, des mois que tu m'as pas dit un mot. Pourquoi maintenant? » Je pris le choc sans difficulté. Enfin, faux. Mais je n'en laissai rien paraître. Je me sentais misérable d'avoir cédé les ponts ainsi, sans explication ni rien. Le pauvre, il avait dû sérieusement se remettre en question par ma faute. Je mordillai ma lèvre inférieure un instant, réfléchissant à comment je pouvais bien formuler mes prochains mots. Je baissai le regard. Il semblait bien que c'était le temps des aveux. « Je sais que je t'ai évité après.. la nuit que nous avons passé ensemble. Et je crois qu'il est temps que je te dise tout, maintenant qu'on va devoir être ensemble la majorité du temps, puisque je dois m'occuper de ton "cas". » Je roulai les yeux suite à l'ironie de la situation. Une ancienne amante comme chaperon ? On voyait rarement pire comme relation. J'étirai mes jambes sur le long et passai mes mains sur mes cuisses, cherchant sûrement à perdre un peu de temps avant mes déclarations. « Si je t'ai évité tout ce temps, c'est parce qu'à l'époque on nous avons couché ensemble, j'étais fiancée. Je ne t'ai pas dit un mot parce que je ne savais pas comment réagir. Je me sentais mal d'avoir trompé mon fiancé, tout le tralalala quoi. » Je baissai le regard de nouveau, repensant à toute la culpabilité que j'avais ressenti, et ressentais encore, vis-à-vis Damian. Je l'avais trompé avec un homme que je ne connaissais pas du tout et ça s'était fait si.. facilement. Je ne lui avais jamais dit pour cette histoire et je ne savais toujours pas si j'avais fait la meilleure des décisions. Jamais je n'aurai cru être capable de tromper cet homme et pourtant, quand Calixto avait collé ses lèvres sur les miennes, j'avais répondu à son baiser, comme si c'était ainsi que les choses devaient être faites. Je croisai mes jambes pour m'asseoir plus confortablement. « Alors, comme je te l'ai dis... C'est moi qui doit s'occuper de toi et de ton... comportement. Mais, si tu préfères, je demande à Esmée de s'en occuper... » Ça me fit bizarre de dire ça. N'aurai-je pas supposé être celle qui aurait été mal à l'aise de s'occuper de ce cas ? Je pris une grande respiration avant de me relever et de m'approcher de lui. Je posai deux doigts sous son menton et le relevai pour observer son nez. « Dis-moi pas que t'es pas allé à l'infirmerie en plus ! »