we don't exactly all living la vida loca, don't we?

❝ baby, I think we both know
it's gone wrong ❞

« On est en train de la perdre ! » C'est dingue le nombre de choses qui peuvent se passer en quelques secondes, qui s'enchaînent et qui auraient pu vous préoccuper, vous affoler même, mais qui vous semblent tellement insignifiantes et même totalement inintéressantes quand vous être allongée sur une table d'opération et que vous vous videz de votre sang sous les mains des chirurgiens qui font pourtant tout leur possible pour vous sauver et vous rendre en un seul morceau à votre famille qui attend désespérement une bonne nouvelle dans la salle d'attente. On peut dire ce qu'on voudra, mais la vie est vraiment courte, légère comme une plume d'oiseau et tellement fragile qu'elle peut se briser en un seul tour de main. Une stupide erreur d'inattention, une présence au mauvais endroit au mauvais moment ou un camion à contre sens qui vous rentre dedans alors que vous rentriez tranquillement chez vous après un match de basket. N'importe quoi pouvait vous arriver, mettre à mal tous vos beaux projets et vous envoyer sur une table d'opération alors que quelques minutes auparavant vous vous extasiez sur la beauté de la vie. Quand on regarde les informations le midi et qu'on découvre toutes les horreurs qui peuvent avoir lieu dans le monde, on se dit à quel point notre monde peut être pourri, mais on fait toujours preuve d'égoïsme en souhaitant toujours que ça arrive aux autres et pas à vous. Mais notre destin ne nous appartient pas, et on dira bien ce qu'on voudra, mais je suis dorénavant certaine qu'il y a quelqu'un là haut, qui qu'il soit, qui joue aux marionnettes avec nous et qui s'amuse à mêler les fils de notre existence et en les coupant quand ça l'amuse ou quand il en a marre et qu'il veut de nouveaux jouer. En se moquant bien de savoir si nous souhaitions mourir maintenant et si nous n'avions pas quelques beaux projets à réaliser avant. Quand je sortirais de mon état de torpeur actuelle, j'aurais bien quelques mots à lui dire à celui là ! Je pense qu'il me doit bien quelques explications après ce qu'il vient de me faire subir ! J'entendais des voix chuchoter autour de moi, bourdonnant continuellement à mes oreilles ; que cela pouvait être désagréable ! Mais cela ne voulait pas cesser, malgré tous mes efforts acharner pour les faire partir de ma tête. Que quelqu'un les bâillonne ou les enferme quelque part, et qu'elles me laissent en paix ! Elles me rendre sourde, et même pire : folle. Comme si je n'en n'avais pas déjà assez dans mon état... J'avais mal partout, je ne sentais plus mon corps, j'avais l'impression qu'on m'avait donné une trop grande dose d'anesthésiant et qu'une troupe de fourmis avait établit domicile dans mes veines, me persécutant des martèlements de leurs toutes petites pattes. J'entendais une voix m'appeler, j'entendais mon nom prononcé par cette voix qui m'était familière et que j'aimais entendre, et pourtant je n'arrivais pas à lui répondre malgré tous mes efforts désespérés. « Ely si tu m'entends, serre ma main » La voix se tût pendant quelques secondes, attendant sûrement une réponse de ma part, mais je n'étais tout bonnement capable de rien ; je n'avais aucun contrôle sur mon corps, plus rien ne m'obéissait. C'était comme si j'étais en train de flotter dans les airs, au-dessus de moi-même. Je n'avais jamais cru à ces témoignages de personnes qui disaient avoir vécut l'expérience de la mort et qui s'étaient vu flotter au-dessus de leur corps plongé dans le coma. Était-ce qui était en train de m'arriver ? Étais-je dans le coma ? Ou bien étais-je déjà morte ? Cette seule idée sema la panique en moi, je sentais presque la peur couler dans mes veines, me parcourant de haut en bas, s'insinuant dans tous les coins de mon anatomie. « Ely s'il te plaît... Ne m'abandonne pas » J'avais envie de lui dire de ne pas s'inquiéter, que j'étais toujours là et que je ne l'abandonnerais pas, mais j'en fut bien incapable à mon grand désespoir, et au sien aussi.

« Alec ? » Je ne savais pas comment c'était possible, comment j'avais réussi à prononcer ces quelques mots, comment j'avais pu ouvrir la bouche pour énoncer ce prénom qui n'avait encore aucun visage. Ça relevait du miracle tout simplement ! Il serra ma main si fort dans la sienne que j'en pâlit. « Tu me fais mal à la main » Et il la lâcha aussitôt, refusant de me blesser encore plus que je ne l'étais déjà. Je clignais plusieurs fois des paupières, essayant d'habituer mes prunelles endolories à la vive clarté qui régnait dans cette pièce. Trop blanche à mon goût. « Pardonnes moi » Je l'entendis bouger sa chaise, il se rapprochait de moi et bientôt je senti son parfum si familier emplir mes narines. Je souriais, je retrouvais peu à peu mes repères et ça faisait un bien fou, je n'étais plus autant perdue qu'il y avait encore quelques minutes. Je redescendais enfin sur terre après une petite excursion en dehors de mon corps, très enrichissante mais tout aussi inconfortable et effrayante. Une des mains gardait une des miennes enfermée, tandis que son autre main caressait ma joue et remettait une mèche de cheveux en place derrière mon oreille. Je me sentais bizarre, nauséeuse, mais je parvins tout de même à lui sourire. « Ne me refais plus jamais ça d'accord ?! J'ai cru que je t'avais perdue toi aussi » Il se mordit soudain la lèvre inférieure et je fronçais les sourcils, ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir. Comment ça "moi aussi" ? Il n'avait encore perdu personne de sa famille à ce que je sache. Je cherchais son regard, je cherchais une explication de sa part, mais il s'obstinait à me fuir, à refuser de me regarder dans les yeux, comme si il avait peur que j'y découvre quelque chose, que j'apprenne la vérité. « Alec qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu me caches ?! » Il secoua la tête, mais je ne voulais pas laisser tomber, je voulais qu'il me parle, qu'il me dise ce qu'il se passait, qu'il m'avoue ce qu'il me cachait depuis qu'il était entré dans cette chambre d'hôpital. « Dis moi ce qui se passe » Lançais-je d'une voix suppliante, misérable et presque inaudible. « Je suis tellement désolé Ely » J'avais peur, j'étais tout simplement morte de peur, et ce pour une raison que je connaissais mais qui échappait encore à ma raison consciente. Comme s'il fallait que je me réveille vraiment pour comprendre ce qui m'arrivait vraiment et ce que j'avais perdu, et ce que j'étais en train de perdre. Une larme coula sur la joue d'Alec, je voulu me tourner vers lui mais une douleur à l'abdomen m'empêcha d'esquisser tout mouvement, me clouant à mon lit. Je baissais les yeux sur mon ventre, encore couvert de ma couverture, et une nouvelle larme s'échappa des yeux d'Alec ; il voulut l'essuyer, mais c'était trop tard, elle n'avait pu m'échapper. Je serrais mon ventre dans mes mains et me mettais à pleurer comme jamais je ne l'avais fait avant. Aussitôt Alec vint s'asseoir sur le lit à mes côtés et m'entoura de la chaleur protectrice de ses bras, mais sa présence d'ordinaire si réconfortante n'était pas suffisante ce jour là. Non, elle n'était suffisante pour me faire oublier que je venais d'avoir un accident de voiture et que je venais de perdre mon bébé, notre bébé. Mes larmes redoublèrent, et je le sentis également pleurer contre moi. Nous étions deux ex-futurs parents qui venaient sans aucun doute de vivre la journée la plus douloureuse de leur vie.

❝ i would have been one more unfinished song ❞

« Tu peux arrêter de tripoter ce fascicule s'il te plaît ? Ça me donne la désagréable impression que tu vas partir et t'envoler pour le Guatemala dès que j'aurais le dos tourné » Il avait essayé de sourire mais le coeur n'y était visiblement pas, il n'était pas dans son assiète et je m'en rendais évidement compte. C'était de ma faute, entièrement de ma faute, et pourtant je n'étais même pas capable de faire le moindre geste vers lui, j'étais tout bonnement incapable de m'approcher de lui et de le prendre dans mes bras, pour le consoler et pour lui montrer que j'étais toujours là. Mais ce n'était pas vrai. Je n'étais plus là depuis un moment, depuis que j'étais revenue de l'hôpital, et plus exactement depuis que je savais que j'avais perdu mon bébé dans mon accident. Notre bébé était parti, sans avoir même eu le temps d'exister un peu, mais ça nous avait tué nous aussi, et surtout ça avait tué notre couple, ça avait brisé ce que nous étions tous les deux et ce que nous formions ensemble. Je ne pouvais plus regarder Alec sans me sentir continuellement coupable, sans me dire que c'était de ma faute si notre enfant à naître était mort. Je savais que je n'étais pas responsable de l'accident, que c'était moi qui était la victime, et cette vérité aurait sans doute dû m'aider à faire face, mais hélas non. Pour moi ça ne changeait pas grand chose, le résultat était toujours le même. J'avais trop perdu ce jour là, et ce que j'avais perdu, jamais je ne le retrouverais, jamais personne ne me rendra mon bébé. Ni dieu ni personne, et surtout pas Alec. Voyant que je ne l'écoutais pas et que je gardais fermement la publicité dans ma main, Alec s'approcha de moi et me l'arracha brusquement, mettant fin à ma rêverie. « Arrêtes ça je t'en prie » Je savais qu'il souffrait autant que moi, je sentais sa douleur, elle rejoignait la mienne et me faisait plus mal encore, mais j'étais totalement incapable de la soigner de quelque façon que ce soit. La seule façon que moi j'avais pour m'en sortir c'était de bouger, de m'activer et de me rendre utile comme je le pouvais, mais prostrée chez moi je n'étais bonne à rien. Et c'est surtout qu'Alec ne voulait pas que je me mette "de nouveau en danger" comme il disait, il devait vraiment avoir la peur terrible qu'il m'arrive encore quelque chose et que cette fois ci ce soit moi qui y reste. Et puis après tout... Non je n'étais pas suicidaire, non, j'étais juste incapable de me relever totalement et de reprendre le cours de ma vie d'avant. « J'ai besoin d'air Alec, j'ai besoin de bouger, de voir du monde et de me sentir utile à quelque chose. Tu comprends ?! » Je tentais de lui faire comprendre ce qui se passait dans ma tête, j'essayais de lui témoignais de ce que me dictait mon coeur, mais il semblait sourd comme jamais. « Travailler dans ce camp n'est certainement pas la meilleure chose que tu puisses faire en ce moment ! Crois moi » - « Et qu'est-ce que t'en sais hein ?! Rien du tout ! » J'avais repris mon fascicule, tout corné à force de le parcourir et le feuilleter, et j'étais partie m'enfermer dans la salle de bain. Je ne savais pas ce qui me prenais depuis quelques jours, qu'est-ce qui me poussait autant à vouloir m'investir dans quelque chose. Sans doute était-ce la mouche de l'humanitaire qui m'avait piqué... J'avais frôlé la mort, je l'avais touché de près et je crois que désormais je ne voyais plus les choses sous le même angle. Je voulais de nouveau faire partie de ce monde, je voulais à nouveau avoir l'impression de compter, d'accomplir quelque chose. J'en avais assez de perdre, je voulais de nouveau gagner, et surtout je voulais à nouveau apporter quelque chose de positif et plus seulement la mort. Je savais qu'Alec m'aimait, qu'il avait peur pour moi et surtout peur que je fasse une connerie, mais m'engager dans l'humanitaire était sans doute de loin la meilleure chose que je pouvais faire aujourd'hui.

« Que vous dit votre coeur ? » - « De prendre cet avion et de faire cette expérience humaine. Il me supplie de m'engager et de me rendre utile à la communauté. J'en ai besoin docteur, j'ai besoin de partir loin et de penser à autre chose qu'à mon mal être et à mon couple qui est en train de sombrer en même temps que moi. J'ai besoin de me reconstruire » Je vis mon psychanalyste hocher longuement la tête, je haussais les sourcils, perplexe, me demandant ce que cela voulait dire vraiment et ce que je devais comprendre par là. « Je pense aussi que vous en avez besoin, ça ne pourra que vous empêcher de vous autodétruire comme vous le faites déjà » Je baissais la tête, sans doute un peu honteuse d'être aussi lisible comme un livre ouvert pour lui. « Vous pensez vraiment que c'est une bonne idée et que je dois le faire ? » Nouvel hochement de tête. Je respirais mieux, je me détendais progressivement, comme si je venais d'avoir une sorte de révélation. Ma séance finie, je rentrais chez moi, presque plus légère, plus confiante, et je venais surtout de prendre une nouvelle résolution. Le soir venu je parlais à Alec de ma conversation avec mon psy, mais comme je le pressentais, il m'interrompit quand j'arrivais à la partie qui concernait le camp, ne voulant même pas savoir ce que j'avais à dire là-dessus et ce que je comptais faire. Ce soir là j'avais prévu de lui demander de partir avec moi, je voulais lui demander de tout quitter lui aussi et qu'on reconstruise notre histoire là-bas, qu'on se montre utiles et serviables, qu'on aide les gens, nos voisins humains, et qu'on en profite aussi pour nous aider nous-même et qu'on reconstruise ainsi notre couple. Chose que vous avions véritablement perdu depuis l'accident et surtout depuis mon retour à l'hôpital. Mais son refus me blessa profondément, me faisant comprendre qu'il n'avait peut-être pas autant envie que moi de faire tout ce qui était possible pour nous sauver. Il m'avait déçue au point que je ne me sentie même pas coupable de partir seule le lendemain, alors qu'il était absent, laissant mon armoire vide et un simple mot sur le frigo. Peut-être n'avait-il pas le même besoin que moi, peut-être n'était-il pas autant brisé que moi et peut-être avait-il moins de mal à se relever. Peut-être... Mais je m'étais sentie abandonnée et ainsi je n'avais pas hésité à l'abandonner à mon tour, et ce pour mon bien. Je m'étais découvert une nouvelle vocation, mon accident m'avait ouvert les yeux sur de nouvelles réalités et je ne pouvais plus rester aveugle. J'avais besoin de me rendre utile et des gens dans ce monde avait besoin de ce genre de personnes. Le Guatemala me tendait donc les bras.

je te peux dire pareil pour amber
merci à toi (a)

peut-on me réserver katie please ?

merci beaucoup

ma gwenou -désolée ça va rester ça xD-
ton forum est vraiment trop chouette
et de toute façon pour le lien je vais te harceler *out*

et t'es canon en candice

ESME je t'aimeuh
ALWENA merciii
et pis nina quoi (aa)

ESME han merci
j'étais inspirée ^^ et contente que ça te plaise (a)

CALIXTO merci
petyffer (a)